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◄◄◄ Dans ces villes inutiles, le quotidien est plus encore pesant qu'ailleurs. Rien n'y échappe. Rien d'étonnant. Tout immuable. Les gens s'y sentent bien, sans doute, et s'ils s'y sentaient mal, on n'en saurait jamais rien.
C'est dans ces villages et ces lieux dociles qu'il se sent le plus étranger, le plus étrange. Ces jours-là, assis devant ses couverts frottés par un type qu'il n'apercevra jamais, il comprend à quel point, s'il n'a plus d'adresse, s'il n'est plus nulle part, c'est qu'il n'est plus vraiment en contact avec la moindre personne. Les mains tendues sont bien trop moites pour retenir une chute.
Souvent, son regard se trouble. Du carrelage, une pièce sur deux s'élève, et il est toujours le seul à s'en apercevoir.
Il s'en fout, demain, il sera autre part.
Donatien Leroy, Cossé Le Vivien, 17 février 2010
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